LES CARNETS DE VOYAGE EN MOSELLE

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    De l’antiquité, il reste d’importants témoins de pierres. Pour preuve, le parc archéologique de Bliesbruck-Reinheim, seul site archéologique transfrontalier. Il y aussi, évidemment, les thermes gallo-romains qui se trouvent sous le musée de la Cour d’Or de Metz, il reste également des sites comme Marsal et ses alentours ou encore le cimetière celte de Walscheid… et ce ne sont que quelques exemples. Les celtes et gallo-romains, notamment le peuple des Médiomatriques, très présents il y a deux millénaires, font aujourd’hui partie de notre histoire mosellane, et les nombreux vestiges qui s’y rattachent, nous le rappellent aux quatre coins du territoire. 

    Et que dire du Moyen-Âge ? Les châteaux et les fortifications, qu’ils soient en ruines ou encore debout, sont visibles partout en Moselle. À l’Est, par exemple, les restes des rochers du Falkenstein et de Ramstein, le château de Lutzelbourg, et les vestiges fortifiés de Vic-sur-Seille sont autant de preuves qu’entre le quatrième et le seizième siècle, les différents pouvoirs qui ont administré le territoire Mosellan ont participé à bâtir cette mosaïque historique et architecturale. De la tour au puces, ancien donjon du château des comtes de Luxembourg, aux château des ducs de Lorraine de Sierck-les-Bains… les gouvernants, ducs, rois, comtes, ont bien souvent laissé leur empreinte par des constructions imposantes.

    Le patrimoine religieux est lui aussi l’un des grands atouts du territoire. De l’antiquité au XXe siècle, les églises, chapelles, temples et cathédrales se sont élevés partout sur ces terres qui n’étaient pas encore la Moselle. La Chapelle Sainte Croix de Forbach construite au XIIIe siècle, ou encore la superbe basilique Saint Vincent de Metz et l’abbatiale Saint Nabor de Saint Avold en sont des exemples notables. Impossible d’évoquer le patrimoine religieux sans mentionner la cathédrale Saint-Etienne de Metz, véritable bijou d’architecture gothique flamboyant. 

    Si le grès rose est fortement utilisé au XVIIe siècle, notamment en Moselle Est et sud pour les constructions défensives comme la grande citadelle de Bitche, la pierre de Jaumont ne perd pas ses lettres de noblesse durant l’époque Moderne. En effet, du XVIe siècle à la fin du XVIIIe, les bâtiments de pierres jaunes vont contribuer à renforcer le visage historique du département. Saint Maximin, cette superbe église à Thionville ou encore l’opéra-théâtre de l’Eurométropole de Metz et l’ensemble Blondel qui voient le jour dans le centre-ville messin… Les bâtiments iconiques du siècle des Lumières sont nombreux et font aujourd’hui partie du visage urbanistico-historique Mosellan. 

    Et en Moselle, comment oublier l’importance du XIXe siècle, époque riche et terrible. L’héritage du Second Empire et son rayonnement, notamment grâce à l’exposition universelle de 1861 (à Metz) est toujours bien visible. Aussi, comment passer outre les témoignages de la guerre de 1870 ? Des restes de batailles à Spicheren au champs de massacres de Gravelotte en passant par l’imposant fort de Guentrange construit par les Allemands… Ce terrible conflit qui signe la fin de l’Empire de Napoléon III et qui conduit à l’annexion de la Moselle et, de facto, à une nouvelle ère urbaine germanique qui s’ancre dans les villes et les villages mosellans, en témoignent le quartier impérial de Metz et sa gare monumentale qui participent désormais à la fierté des Messins et des mosellans ou encore les quartiers de la nouvelle ville de Thionville. Cette guerre, mère des deux guerres mondiales du XXe siècle, a profondément marquer le département comme l’explique si bien, par exemple, le musée de la Guerre de 1870 et de l’Annexion de Gravelotte ainsi que la halle du souvenir qui lui fait face.

    Enfin, le XXe siècle, très marqué par ses deux guerres mondiales est à l’origine d’un grand patrimoine militaire, tels que les forts et abris de la Ligne Maginot, disséminés aux quatre coins du territoire comme le Bambesh de Bambiderstroff, le Hackenberg de Veckring ou encore les forts entourant la ville de Metz et le Ban Saint Jean. Les forts militaires, de l’annexion à la Seconde Guerre Mondiale, se sont construits partout, illustrant ainsi cette position frontalière de la Moselle. Des forteresses de béton armé à la pointe de la modernité de leurs époques respectives qui se construisent sur les anciennes citadelles bâties par les Pays-Bas Espagnols ou par le grand architecte militaire de Louis XIV, Sébastien le Prestre de Vauban, en témoignent encore aujourd’hui. 

    Mais les restes de la Première et de la Seconde guerre mondiale ne sont pas les seuls vestiges marquants qui jalonnent le territoire. L’Histoire économique et industrielle de la Moselle font aussi partie des paysages, comme le prouvent le parc Explor’Wendel ou l’U4 d’Uckange… En effet, des anciennes mines de Petite Rosselle à la verrerie de Meisenthal en passant par les ateliers de faïencerie de Niderviller et de Sarreguemines ou encore le plan incliné de Saint-Louis-Arzviller… Le passé industriel de la Moselle et le patrimoine qui en découle sont devenus un vecteur de tourisme. La vallée des éclusiers ou le parcourt de visite de l’U4, par exemple, le prouvent. Un patrimoine qui symbolise également le savoir-faire du territoire Mosellan.

Un patrimoine mosellan exceptionnel

    Et de cette Histoire, alors, que reste-t-il ? Tant de choses ! 

Partout en Moselle, des musées, et des sites historiques ouverts au public permettent de toucher du doigt cette épopée qui nous précède et qui se rappelle à nous au quotidien. Le musée de la Cour d’Or et ses collections qui illustrent 2000 ans d’histoire messine et mosellane, le musée de la Tour-aux-puces et ses artefacts de l’âge du fer et du moyen-âge, le musée de Sarrebourg, le Musée du Sel de Marsal… Mais aussi celui du Sabotier de Soucht, le musée de la guerre de 1870 et de l’annexion de Gravelotte, le parc archéologique de Bliesbruck Reinheim, le fort de Guentrange, le Hackenberg de Veckring… Et tant d’autres ! La Moselle compte des dizaines de lieux de savoir où notre Histoire s’illustre de façon concrète. 

    Un partage accessible et ouvert à tous qui n’existerait pas sans l’engagement des centaines, que dis-je, des milliers de passionnés qu’ils soient professionnels ou bénévoles et qui travaillent chaque jour à faire connaitre et à transmettre notre Histoire.